E8 | Éboulis de 1951

En 1951, un glissement de terrain sur la rive ouest de la rivière emporte une douzaine de bâtiments, dont quatre résidences. Il est causé par la liquéfaction de l’argile grise présente dans le secteur.

Deux autres incidents sont retracés dans les archives. Dans les années 1840, un premier éboulis touche une scierie près de l’actuel tracé du chemin de fer. Puis, en 1942, un important débordement de la rivière inonde une partie des quartiers Saint-Robert et Sainte-Odile, particulièrement les sections des rues Tessier et Sirois.

E7 | Premières compagnies forestières

Au début du 19e siècle, Hyppolyte-Michel Larrivée instaure un premier monopole de l’industrie forestière dans la région. En 1830, William Price, un marchand de Québec, s’associe à monsieur Larrivée et  commence à investir dans cette industrie en pleine croissance.

Créée en 1867, à la suite du décès de leur père, la Price Brothers and Company, propriété de William Evan, David Edward et Evan John Price, possède la majorité des boisés du bassin versant de la rivière Rimouski. Les billes de bois sont transformées en madriers et en planches au moulin de sciage situé à l’embouchure de la rivière. Le moulin de la pulpe dans le quartier Sainte-Odile est utilisé pour la fabrication de pâte à papier. D’autres petites scieries industrielles viennent s’établir à proximité, notamment celles de Butchart, de Sirois et Dionne ainsi que de La Perelle Lumber. La présence de ces usines fait augmenter le nombre de résidences ouvrières construites à proximité de la rivière.

E6 | Flottage du bois

Dès 1906, la Price Brothers and Company possède les droits d’utilisation de la rivière et y effectue plusieurs travaux de dynamitage et de creusage. Des bassins de flottage et des écluses sont aménagés pour faciliter la drave.

Les draveurs s’occupent de mettre le bois à l’eau et de défaire les embâcles. Entre 1930 et 1940, une douzaine d’écluses sont installées le long de la rivière afin de créer des réserves d’eau pour faciliter le flottage du bois. La fin du flottage du bois est réclamée par divers groupes écologistes à partir des années 1980. L’écorce des résineux (épinette, sapin et cèdre) dégage du mercure. Nocive pour la faune et la flore, la drave est interdite au Québec à partir de 1995.

E5 | Présence seigneuriale

En 1694, le propriétaire de la seigneurie de Rimouski, Augustin Rouer de la Cardonnière, décide de se départir de ses terres qu’il n’a jamais habitées. René Lepage de Sainte-Claire lui propose d’échanger sa terre de l’île d’Orléans contre sa seigneurie. Cet échange se conclut en 1696.

Pour développer son territoire, le seigneur Lepage défriche le territoire situé à l’est de la rivière Rimouski. Il meurt en 1718 et son fils Pierre lui succède. En 1744, Marie-Agnès Lepage, fille du seigneur Pierre Lepage, épouse Basile Côté. Pour l’occasion, le seigneur offre à sa fille un lot de terre pour la construction de sa maison en colombage pierroté, qui est sise aujourd’hui sur le site historique de la maison Lamontagne. Pierre Lepage obtient le 11 mars 1751 l’agrandissement de la seigneurie Lepage jusqu’à la frontière de la seigneurie Lessard (Pointe-au-Père). Ce territoire devient la seigneurie de Saint-Barnabé.

 

E4 | Présence autochtone

En 1991, des fouilles archéologiques sont entreprises en prévision du prolongement de l’autoroute Jean-Lesage (autoroute 20) dans le quartier Sainte-Odile. Plusieurs artéfacts, dont des pointes de projectile datant de près de 8000 ans, ont été découverts. Les spécialistes estiment que des groupes d’Autochtones séjournent à cet endroit quelques semaines durant l’année pour y pratiquer la chasse et la pêche.

En 1764, le général James Murray, premier gouverneur civil de la province de Québec, dresse un recensement des nations autochtones de l’Est du Canada. Un regroupement de 10 à 12 familles autochtones habite le secteur de Rimouski. Vers la fin du 18e siècle, le seigneur Pierre Lepage procède à des échanges commerciaux avec les Autochtones de la région. Au 19e siècle, les Micmacs et les Malécites quittent le paysage rimouskois et retournent en Gaspésie ou s’intègrent aux Malécites de L’Isle-Verte

E3 | Pêche à l’embouchure de la rivière Rimouski

Au 18e siècle, les Autochtones pratiquent la pêche au flambeau en utilisant une nigogue, une fourche à plusieurs branches qui permet d’attraper le poisson. À la fin du 19e siècle, il est difficile de pratiquer la pêche dans la rivière Rimouski. Cette dernière est utilisée par les employés de la Price Brothers and Company afin d’acheminer le bois par flottage jusqu’à la scierie.

En été, le saumon atlantique est le poisson le plus prisé dans la rivière Rimouski et à son embouchure. Une passe migratoire est aménagée à même l’écluse et permet aux poissons de remonter la rivière au printemps. Chaque hiver, la pêche blanche de l’éperlan arc-en-ciel est pratiquée par les gens de la région. Dès que la glace est assez solide et stable, les pêcheurs installent leurs cabanes pour se protéger du vent et du froid.

E2 | Production électrique à Rimouski

Dès 1895, les autorités municipales font des démarches pour fournir l’électricité au centre-ville. Le médecin Jean-Baptiste Romuald Fiset est autorisé à installer les premiers poteaux et des fils dans les rues pour en assurer l’éclairage.

En février 1901, la Compagnie électrique de Rimouski propose une offre d’électrification. L’entreprise est ensuite rachetée par le Crédit municipal canadien. La capacité de production de l’usine est cependant insuffisante. Le propriétaire décide d’agrandir l’usine en combinant la force hydraulique par l’installation d’un nouveau générateur et l’ajout d’un pouvoir auxiliaire à vapeur. Parallèlement, la scierie Price Brothers and Company aménage une usine électrique pour alimenter ses diverses installations le long de la rivière Rimouski. C’est en 1923 que les installations sont rachetées par la Compagnie de Pouvoir du Bas-Saint-Laurent, qui alimente en continu la ville de Rimouski en électricité.

E1 | Quais de la rivière Rimouski

Les quais de la Price Brothers and Company occupent une grande superficie à l’embouchure de la rivière Rimouski, entre la voie ferrée et le fleuve Saint-Laurent, sur la rive ouest du cours d’eau. Une cour à bois utilisée par la scierie durant l’exploitation de l’usine est aujourd’hui occupée par des habitations de brique rouge qui forment le havre Saint-Germain, à proximité du sentier du littoral. Cet espace côtier permet l’entreposage des pièces de bois, qui sont ensuite embarquées sur des goélettes à fond plat.

L’existence de ces quais est confirmée dans le plan accompagnant l’avis d’expropriation de 1912 afin d’ériger un brise-lames sur la rive est de la rivière. Le brise-lames atténue l’impact des vagues et crée un havre afin d’y amarrer des embarcations. Après le Grand Feu de 1950, l’aménagement du boulevard René-Lepage et le déplacement de l’axe routier de la rue Saint-Germain amputent le brise-lames des deux tiers de sa longueur. En 2015, cette structure est réaménagée en espace de détente. L’architecte André Nadeau conçoit un mobilier en bois afin de rendre hommage à la compagnie forestière Price Brothers and Company, connue sous le nom de Compagnie Price.

 

D3 | Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire

C’est le 12 septembre 1879 que l’évêque fonde la congrégation des Sœurs des petites écoles, qui devient, à partir de 1891, les Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire. Construite de 1905 à 1907, la maison mère présente une partie centrale qui se distingue par la disposition symétrique des ouvertures et la sobriété de l’ensemble. Elle respecte les plans du chanoine Georges Bouillon.

En 1925, une grange-étable est construite sur le terrain adjacent à la maison mère. Plusieurs bâtiments, dont une porcherie, un poulailler et une bergerie, s’ajoutent par la suite. Des terres sont acquises par la congrégation jusqu’en 1949. La congrégation exploite également un rucher, un verger ainsi qu’une serre. Le 11 février 1991, la communauté décide de vendre ses terres, situées au sud de la 2e Rue, à la Ville de Rimouski. En 2009, un quartier résidentiel (Prés du Saint-Rosaire) est aménagé sur les anciennes terres agricoles qui ont assuré l’autosuffisance alimentaire de la congrégation pendant plus de 90 ans. En 2014, les Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire décident de procéder au démantèlement de la grange-étable.

D2 | Faubourg rouge

L’homogénéité des résidences des rues Notre-Dame Est, Saint-Hubert et Sainte-Ursule s’explique par les normes issues d’un programme d’aide à la construction de logements ouvriers en vigueur au début du 20e siècle. Cet ensemble de bâtiments, dont les galeries sont vitrées afin de bénéficier du soleil tout en se protégeant du vent froid, est surnommé le « faubourg rouge ». La maison Mercier (175, rue Notre-Dame Est) est dotée d’une véranda surmontée d’un toit à croupes rappelant le style anglo-normand des années 1830 à 1870.

La maison Tremblay (169, rue Notre-Dame Est) est construite en 1922 et se distingue par une annexe Art déco. Ce style s’exprime par l’utilisation de blocs de verre, de motifs géométriques dans les vitrages et de jeux de lignes créés par les meneaux des fenêtres. Les propriétaires aménagent un commerce de fleurs dans cette annexe. Ils offrent à leur clientèle la possibilité d’acheter des fleurs fraîches provenant de leur jardin jusqu’à la fin des années 1970.