F5 | Commerces de Nazareth

Après la crise économique de 1929, des institutions coopératives s’installent dans le quartier. Desjardins ouvre une caisse populaire dans Nazareth en 1941. La Ménagère d’abord établie en 1939 sur la rue Rouleau. L’établissement ouvre un second magasin en 1945 sur le terrain d’Émile Bernier à l’angle des rues La Salle et Laval Nord. La Ménagère se lance dans le commerce en gros l’année suivante, principalement pour fournir les compagnies forestières. La succursale de Nazareth est vendue en 1947 à la suite d’ennuis financiers.

Entre 1940 et 1950, des commerces de proximité s’y établissent à leur tour. Désiré Fournier ouvre son salon de barbier en 1946. La première épicerie de Paul-Émile Rioux loge au 459, rue La Salle, bâtiment de l’actuel Centre culturel de l’Amitié. D’autres marchands s’établissent dans le quartier tels Yvon Catellier au coin des rues Cartier et de l’Église, Charles-Eugène Raymond sur la rue de l’Église, l’épicerie Toulgoat sur la rue Saint-François, la ferronnerie de Conrad Michaud, la cordonnerie d’Albert Duchesne et le garage F. Rousseau dans l’ancien garage de Wellie Bouillon.

F4 | Écoles de Nazareth

Au 20e siècle, une première école de rang est érigée sur le terrain de l’actuelle école de l’Estran. Ce sont les Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire qui y assurent l’enseignement. Le bâtiment est démoli en 1947 pour faire place à l’école de l’Annonciation. En 1959, cette dernière est agrandie par l’architecte Edgar Courchesne. En 2002, Proulx Savard Architectes procèdent à des travaux d’agrandissement du bâtiment, qui est rebaptisé école de l’Estran.

L’école primaire Dominique-Savio est construite en bois en 1954. L’établissement scolaire est nommé ainsi en l’honneur de saint Dominique Savio, un jeune garçon italien réputé pour sa piété ayant vécu au 19e siècle. Élève du prêtre Don Bosco, Dominique Savio est devenu le saint patron de nombreuses écoles catholiques. L’établissement d’enseignement est placé sous la responsabilité de la congrégation des Clercs de Saint-Viateur, dont certains frères logent au second étage du bâtiment. En 2002, les élèves sont relocalisés dans l’école de l’Estran. L’école Dominique-Savio est alors vendue à la Ville de Rimouski. L’édifice abrite plusieurs organismes culturels et communautaires jusqu’à ce que l’immeuble soit détruit par un incendie en 2007.

C6 | Maison Côté

Vers 1875, le marchand Majorique Côté fait construire cette demeure par l’architecte Thomas Lévesque. Son fils Émile Côté devient propriétaire de la maison en 1882. La maison Côté témoigne de l’influence du renouveau classique populaire au Canada à partir des années 1820.

Le corps du bâtiment présente les caractéristiques du modèle québécois résultant de l’adaptation de la maison française : un dégagement du sol par des fondations de pierre ainsi qu’un toit à pente douce et incurvée à la base pour former des larmiers protégeant les murs des intempéries. La maison conserve un certain cachet architectural malgré des modifications apportées au cours du 20e siècle.

F3 | Présence religieuse à Nazareth

En 1938, cette la congrégation des Servantes de Jésus-Marie fournit une partie du lot requis pour la construction de l’église et du presbytère. L’église de Nazareth est construite en 1939 et rénovée en 1971. Elle est désacralisée en 2008. De style Regency, le presbytère est érigé selon un plan carré de deux étages. Le bâtiment, aujourd’hui détruit, est remplacé par le centre de la petite enfance L’Aurore Boréale.

Afin d’assurer le service religieux aux anglicans de la région, la compagnie forestière Price Brothers and Company fait transporter une école en bois de Saint-Rémi-de-Price dans la Mitis jusqu’à Rimouski pour la convertir en chapelle. Situé sur la rue Wilson à Nazareth, le lieu de culte présente une façade orientée vers l’ouest. En 1971, l’Alliance chrétienne et missionnaire de Rimouski acquiert l’édifice et remplace l’église anglicane par un nouveau bâtiment construit en 1979.

F2 | Installations de la scierie

Au 19e siècle, la présence de la Price Brothers and Company, aussi connue sous le nom de Compagnie Price, influence grandement le paysage du quartier Nazareth. Cette entreprise est spécialisée dans la coupe du bois, le sciage et la fabrication de pâte à papier. Le quartier actuel des rues des Berges et de l’Estran ainsi que le terrain derrière le moulin (terrain actuel d’Hydro-Québec) servent de cour à bois pour la compagnie.

Dès 1906, l’entreprise possède les droits d’utilisation de la rivière Rimouski et y effectue plusieurs travaux de dynamitage et de creusage. Des bassins de flottage et des écluses sont aménagés pour la drave. Des caissons et des trottoirs de bois modifient l’aspect du cours d’eau. Comme de nombreuses compagnies forestières de l’époque, la Price Brothers and Company développe un quartier pour ses cadres, à majorité anglophone. Ce regroupement est nommé faubourg Saint-Joseph par les francophones ou fort Pic. S’ajoutent à l’ensemble une église anglicane et une salle de curling.

F1 | Ponts de la rivière Rimouski

Un premier passage à gué est indiqué sur un plan datant de 1794. Il permet de joindre l’actuelle avenue Sirois au coin sud-est du terrain aujourd’hui occupé par Hydro-Québec. Des embarcations telles que le canot sont également utilisées par les résidents pour franchir l’autre berge.

Vers 1824, un pont en billots de bois est utilisé pour les activités d’exploitation forestière. Il est érigé dans le secteur de la rue du Moulin à Sainte-Odile. En 1840, un procès-verbal régit la construction et l’entretien d’un pont public sur la rivière Rimouski. Faute de moyens financiers, le pont érigé en bois n’est parachevé qu’en 1858 par Agapit Bélanger. Construit au début du 20e siècle entre les quartiers Saint-Germain et Nazareth, le pont de métal reliant les deux rives est endommagé par le Grand Feu de 1950. Dans les mois qui suivent, la nouvelle route est aménagée et un nouveau pont en béton est construit. L’ancien pont de métal est démoli en juillet 1951.

E10 | Faubourg Saint-Robert

Un faubourg ouvrier se développe au début du 20e siècle au sud de la voie ferrée, entre le quartier Saint-Germain et la rivière Rimouski. Puisqu’il est en périphérie du centre urbain, le secteur est d’abord nommé faubourg Saint-Germain. À la fin des années 1930, on y dénombre environ 14 familles et quelques bâtiments de ferme.

Plusieurs familles travaillent dans les usines de transformation du bois. La Price Brothers and Company, la scierie Sirois et Dionne ainsi que La Perelle Lumber emploient la majorité des ouvriers du bois. En 1941, le faubourg en pleine croissance et nouvellement agrandi est érigé en paroisse et prend le nom de Saint-Robert-Bellarmin. Dans les années 1970, la Ville modifie le cours de la rivière, procède au remblayage des berges et fait disparaître la rue Price afin d’aménager le parc Beauséjour. Le ruisseau du Moulin, aussi appelé ruisseau Boucher, qui longe la rue Saint-Antoine, est alors canalisé. Une partie de ce cours d’eau est toujours visible dans le parc Lepage.

E9 | Parc Beauséjour

Le fort potentiel récréatif de la rivière Rimouski en fait un endroit de prédilection pour la population rimouskoise. De 1890 à 1912, le secteur de la rivière est l’endroit préféré des élèves du Séminaire pour leurs pique-niques. Lors de son élection en 1961, le maire Maurice Tessier prévoit l’aménagement d’un parc imposant. L’un des successeurs du maire Tessier, Claude Saint-Hilaire, amorce les travaux d’aménagement en 1971 selon les plans de l’architecte rimouskois Firmin Lepage.

Les berges de la rivière, la rue Price, l’actuel boulevard de la Rivière et une partie du quartier Sainte-Odile font l’objet d’importants travaux de remblayage. Des murs de soutènement à l’embouchure de la rivière Rimouski et des travaux d’enrochement et de consolidation des berges sont réalisés autour du parc et modifient la trajectoire du cours d’eau. En hiver, les sentiers pédestres du parc font place aux pistes de ski de fond et de raquettes ainsi qu’aux aires glacées pour le patin.

E8 | Éboulis de 1951

En 1951, un glissement de terrain sur la rive ouest de la rivière emporte une douzaine de bâtiments, dont quatre résidences. Il est causé par la liquéfaction de l’argile grise présente dans le secteur.

Deux autres incidents sont retracés dans les archives. Dans les années 1840, un premier éboulis touche une scierie près de l’actuel tracé du chemin de fer. Puis, en 1942, un important débordement de la rivière inonde une partie des quartiers Saint-Robert et Sainte-Odile, particulièrement les sections des rues Tessier et Sirois.