D1 | Monastère des Ursulines

Le 15 novembre 1903, monseigneur André-Albert Blais, évêque de Rimouski, soumet au gouvernement de la province de Québec un projet pour la fondation d’une école normale de filles à Rimouski dirigée par les ursulines de Québec. Les travaux de construction du monastère débutent en septembre 1905. De 1906 à 1969, l’école normale des filles décerne 3 585 brevets d’enseignement élémentaire, complémentaire et supérieur. Un pensionnat pour garçons, le pensionnat Saint-Georges, est ajouté à l’établissement à partir de 1933.

Dans la nuit du 13 au 14 janvier 1937, un incendie détruit le bâtiment. Le second monastère, construit la même année, est semblable au premier. Il est composé d’une partie centrale et de deux pavillons s’avançant de chaque côté. L’entrée, située dans un avant-corps central, se termine par un toit en pavillon couronné d’un petit clocher. Depuis 1969, le bâtiment est occupé par l’Université du Québec à Rimouski (UQAR). Le 14 mai 2009, un incendie endommage la toiture, l’étage des combles ainsi que le clocher. Rapidement, des travaux de restauration sont entrepris afin de redonner à l’édifice son aspect d’origine.

 

C4 | Édifices de la rue Saint-Germain Est

En 1937, la compagnie Le Bon Théâtre de Rimouski fait construire le théâtre Cartier selon les plans de l’architecte G.-Fernand Caron et du décorateur Robert Blatter. Le théâtre de 600 places est utilisé autant pour les spectacles de variétés que pour le cinéma. L’édifice est un exemple unique à Rimouski du style international. Il se caractérise par des murs à surface lisse revêtus de stuc, une toiture-terrasse, une façade asymétrique avec une partie incurvée, des fenêtres en bandeau et une enseigne au lettrage Art déco. Vers la fin des années 1970, la salle de cinéma ferme ses portes. Le bâtiment d’origine existe toujours sous un revêtement de tôle et de brique au coin des rues Belzile et Saint-Germain Est.

De 1900 à 1920, les États-Unis possèdent un consulat sur la rue Saint-Germain Est à Rimouski afin de faciliter les échanges commerciaux, particulièrement dans le domaine forestier. Ce bâtiment présente plusieurs caractéristiques du style américain appelé Craftsman. Après la fermeture du consulat en 1921, l’avocat Elzéar Sasseville achète la propriété. À partir de 1946, la Banque Royale s’installent dans l’établissement jusqu’au milieu des années 1960. Le magasin Réjean Gauvin occupe l’édifice jusqu’à sa démolition en 1987, pour faire place à l’actuel tracé de l’avenue Belzile.

C3 | Résidences surplombant la ville

Le marchand Herménégilde-G. Lepage fait construire une maison sur l’actuelle avenue Belzile en 1902, avant de la transmettre à son fils Martin-Josué. Cette demeure est le seul exemple d’influence italienne à Rimouski. Ce type d’architecture était populaire au Canada pendant la deuxième moitié du 19e siècle. En 1989, des travaux sont réalisés afin d’ajouter une annexe au bâtiment pour les bureaux de Revenu Québec. Malgré le remplacement des fenêtres d’origine et la transformation de la galerie lors de ces travaux, les poteaux de la galerie de style toscan ont été conservés.

Jules-André Brillant, un riche financier et homme d’affaires prospère de la région, fait construire en 1920, un vaste bâtiment de style Tudor à proximité de la maison Martin-J.-Lepage. Le style architectural de cette résidence est popularisé en Amérique du Nord de 1890 à 1940. Il se définit par le mariage de revêtements extérieurs tels que la brique et le stuc, des colombages de bois décoratifs, de nombreux pignons, mais aussi par une volumétrie imposante. En 1935, Jules-A. Brillant acquiert le bas de la côte, jusqu’à la rue Saint-Pierre, pour y aménager ses jardins et des terrains de tennis. En 1988, les Immeubles J.-P. Rioux construisent une annexe à la maison Jules-A.-Brillant, nommée Les Résidences Jules-A.-Brillant. Aujourd’hui, l’immeuble est occupé par Les Villas de l’Évêché.

C2 | Maison Louis-de-Gonzague-Belzile

En 1906, le notaire Louis-de-Gonzague Belzile, maire de Rimouski de 1905 à 1907, fait construire une vaste demeure sur la rue de l’Évêché Est. Le site exceptionnel de la maison assure une vue imprenable sur le fleuve Saint-Laurent. Vers 1930, des modifications signées par l’architecte Héliodore Laberge de Québec apportent à la résidence une touche de classicisme, par l’ajout d’un fronton d’entrée, de grandes lucarnes ainsi que d’une mouluration plus raffinée.

En 1942, la communauté des Filles du Cœur de Marie acquiert la maison aux allures de villa. Les religieuses transforment l’immeuble en école, qui est connue sous le nom d’Institut Notre-Dame.  À partir de 1959, l’édifice devient la propriété des Jésuites, qui l’occupent jusqu’en 1984. Un aménagement paysager confère à cette demeure un cachet unique à Rimouski. Cependant, elle est démolie en 1988. En 1990, la Ville de Rimouski entreprend la construction d’une toute nouvelle bibliothèque sur le site de la maison Louis-de-Gonzague-Belzile. En 1996, elle est nommée bibliothèque Lisette-Morin, en hommage à la célèbre journaliste et critique littéraire rimouskoise (1924-1993).

C1 | Impact du transport ferroviaire

En 1867, monseigneur Jean Langevin demande à son frère Hector-Louis, secrétaire d’État à Ottawa, d’exercer son influence pour le prolongement du chemin de fer reliant le Québec au Nouveau-Brunswick, en passant par la vallée de la Matapédia. L’arrivée de la ligne du Chemin de fer Intercolonial en 1873 contribue grandement au développement de la ville et de la région.

En 1879, un incendie détruit la première station. Construite vers 1920, la nouvelle gare se caractérise par un toit à la Mansart et par un large auvent qui protège les voyageurs le long du quai. C’est en 1937 que le second bâtiment est remplacé par la gare actuelle. L’architecture s’inspire du modèle mis à la mode par l’architecte américain Henri Hobson Richardson pour les gares qu’il réalise en Nouvelle-Angleterre dans la deuxième moitié du 19e siècle. Depuis 1978, VIA Rail Canada exploite le service de passagers et devient propriétaire de l’édifice. En 2016, la Ville de Rimouski procède au réaménagement du parc attenant afin d’agrandir la superficie du marché public.

 

C5 | Résidences des rues Jules-A.-Brillant et Saint-Cyprien

Vers la fin du 19e siècle, l’avocat Léonidas Dionne fait construire une grande maison blanche d’influence Second Empire. La maison Blanche (42, rue Jules-A.-Brillant) se distingue par son toit brisé à quatre versants et ses lucarnes à frontons en demi-cercle. Au début des années 1940, les propriétaires augmentent la superficie de la maison en y ajoutant un garage double ainsi qu’une cuisine d’été. La fenestration, assurée par des châssis à guillotine à neuf carreaux pour chacun des châssis, est plus récente et date probablement des travaux d’agrandissement. C’est au milieu des années 1960 que la compagnie Québec-Téléphone acquiert la maison des Immeubles Bois-Brillant pour y aménager des bureaux. En 2000, Québec-Téléphone, devenue QuébecTel, passe entre les mains de la compagnie TELUS.

Construite à la fin du 19e siècle, la maison Leclerc (203, rue Saint-Cyprien) arbore un style à la québécoise. Le nom de la maison réfère à Henri Leclerc, un agriculteur qui achète la maison en 1947. Il est à l’origine de l’agrandissement de la maison et de l’ajout d’une véranda à carreaux, comme plusieurs résidences de la région. Celle-ci présente un grand intérêt patrimonial parce qu’elle n’a subi que très peu de changements.

B16 | Rue Saint-Germain Ouest

La vocation commerciale de la rue Saint-Germain débute dès le milieu du 19e siècle. La famille Couillard ouvre un premier magasin général en 1845. Le commerce occupe en 1863 l’emplacement actuel de la pharmacie Jean Coutu à proximité de la rue Saint-Louis. La mercerie de la famille Beaulieu ouvre en face à la rue Lavoie à partir de 1904.

La rue Saint-Germain Ouest compte plusieurs autres boutiques ainsi que quelques hôtels, dont l’hôtel Saint-Laurent, au coin des rue Saint-Louis et Saint-Germain. Le caractère moderne du paysage urbain s’explique par la reconstruction du centre-ville après le Grand Feu de 1950. L’édifice des Halles Saint-Germain est le résultat du réaménagement et de l’agrandissement de l’ancien concessionnaire d’automobiles Soucy. Construit en 1954, le grand bâtiment en brique à la façade incurvée est conçu à l’origine pour loger les grands magasins à rayons tels Woolworth’s et Dominion. Un autre édifice commercial d’influence moderne est érigé en 1949 par l’entrepreneur Jean-Georges Dubé. Il est reconstruit en 1950 à la suite du Grand Feu de Rimouski. Son architecture se distingue par ses ouvertures (loggias) situées aux étages supérieurs et par les inscriptions « Édifice Dubé » et « 1950 ».

B15 | Hôpital Saint-Joseph

En 1918, l’épidémie de grippe espagnole soulève l’important besoin d’un hôpital à Rimouski. En 1923, monseigneur Joseph-Romuald Léonard autorise la fondation d’un établissement hospitalier sous la direction des sœurs de la Charité. Le premier hôpital est installé dans la maison Pouliot située au coin sud-est des rues Sainte-Marie et Saint-Louis. En 1926, un bâtiment plus fonctionnel est construit. L’édifice se compose d’une partie centrale et de l’aile ouest dont l’entrée fait face au fleuve Saint-Laurent. L’hôpital Saint-Joseph comprend un dispensaire, une maternité et un département isolé pour les tuberculeux. Dès 1936, une nouvelle aile à l’est (pavillon Saint-Joseph) est ajoutée ainsi qu’une autre aile à l’ouest (pavillon d’Youville) en 1938.

Les effectifs composés de religieuses deviennent insuffisants. On doit alors compter sur les laïcs qui s’enrôlent dans les Forces armées canadiennes lors de la Seconde Guerre mondiale. La congrégation des Sœurs de la charité ouvre une école d’infirmières en 1944. Cette école est alors affiliée à l’Université Laval. La conflagration de 1950 abîme une grande partie de l’établissement, mais laisse presque intacte l’aile originale, il est d’ailleurs possible de l’observer derrière l’actuel Centre hospitalier régional de Rimouski sur la rue Sainte-Marie.

B14 | École de marine

La première école de marine canadienne s’installe en 1943 sur la rue Sainte-Marie, derrière le séminaire de Rimouski. En raison du Grand Feu de 1950, l’École de marine est reconstruite selon les plans de l’architecte Eugène-Henri Talbot, sur le terrain actuel de l’hôtellerie Omer Brazeau. L’édifice présente une architecture aux formes modernes avec un revêtement extérieur combinant la brique, le grès et le granit. La partie incurvée, située au nord-est de l’édifice, est surplombée d’une coupole de verre.

Seule école du genre au Québec, l’établissement forme une main-d’œuvre spécialisée pour la marine marchande. Les installations sont comparables à celles d’un navire. C’est en 1974, sous l’autorité du Cégep de Rimouski, que l’établissement d’enseignement devient l’Institut maritime du Québec (IMQ). En 1976, les locaux deviennent insuffisants et l’administration acquiert l’institut monseigneur Courchesne, situé sur la rue Saint-Germain Ouest. L’architecte Albert Leclerc procède au réaménagement du bâtiment de 1977 à 1979. L’ancien immeuble est occupé au cours des années 1980 par le Regroupement des organismes communautaires et culturels de Rimouski, mais il est démoli en 1993. De ce bâtiment, il ne subsiste que l’imposte vitrée couronnant la porte d’entrée qui est maintenant en montre dans le vestibule de l’IMQ, et la coupole, qui est conservée chez un collectionneur privé.

B13 | Grand Séminaire de Rimouski

En 1904, la Corporation épiscopale de Rimouski cède un terrain, situé sur la rue Saint-Jean-Baptiste Ouest, aux Frères de la Croix de Jésus, originaires du Manitoba. L’année suivante, ils érigent la maison mère canadienne de leur ordre. Le bâtiment est cependant détruit par un incendie en 1916. L’année suivante, une ancienne manufacture de biscuits, située sur la rue de l’Évêché, est déménagée sur le site actuel du Grand Séminaire et est utilisée par les frères jusqu’à leur départ en 1920. Ensuite, les Sœurs missionnaires de l’Immaculée-Conception transforment le bâtiment en établissement d’enseignement. Au printemps 1926, les flammes rasent le couvent. En 1931, les religieuses font construire au même endroit la maison Sainte-Thérèse afin d’y tenir des retraites fermées pour les femmes.

Avec l’augmentation du nombre d’étudiants en théologie, le diocèse achète le bâtiment en 1943 pour y déménager le Grand Séminaire de Rimouski. En 1945 et 1946, l’immeuble est agrandi pour avoir les dimensions qu’on lui connaît aujourd’hui. La maison Sainte-Thérèse devient l’aile arrière. L’architecte Albert Leclerc s’inspire du style de dom Bellot dont témoignent l’utilisation de la brique, l’ajout de contreforts, les motifs en encorbellement, les détails de l’ébrasement à ressauts du porche et le campanile carré qui couronne l’édifice.