Contrairement aux cours complets donnés à l’École supérieure d’agriculture de La Pocatière qui permettaient d’obtenir un baccalauréat en agronomie, l’École moyenne d’agriculture de Rimouski offre un enseignement de niveau secondaire centré sur la formation pratique.
Aménagé en 1926, l’établissement d’enseignement est formé d’un important complexe de bâtiments comprenant un atelier de menuiserie, un garage, des maisons d’employés, une étable en forme de « T », des serres, un caveau à légumes ainsi que des poulaillers. L’un des deux silos est construit en brique. L’utilisation de ce matériau est rare dans la région, puisque ces structures sont habituellement érigées en bois ou en métal. De grands jardins, situés entre l’école et la rue Potvin, complètent l’ensemble. Les élèves suivent deux années de cours généraux sur l’élevage des animaux, la culture maraîchère et céréalière, tout en recevant une formation en menuiserie et en mécanique. À la suite des réformes de l’enseignement au Québec, l’école est fermée en 1967. L’édifice est utilisé comme résidence pour prêtres retraités, sous le nom de résidence Lionel-Roy, jusqu’en 2011.
Le premier séminaire de Rimouski est aménagé à partir de 1862 dans la troisième église de la paroisse (Musée régional de Rimouski). Cette institution a pour rôle de former le clergé du nouveau diocèse créé en 1867. Un nouveau séminaire est construit en 1876. Le bâtiment est cependant détruit par un incendie le 5 avril 1881. En 1882, les autorités du séminaire acquièrent le couvent de la congrégation de Notre-Dame qui est situé sur la deuxième terrasse à l’ouest du palais de justice. L’immeuble devient le troisième séminaire de 1881 à 1905. Cet édifice est agrandi en 1905 et devient le quatrième séminaire de Rimouski.
Œuvre de l’architecte Pierre Lévesque de Québec, le cinquième séminaire, inauguré en 1925 et dont la façade principale donne sur la rue de l’Évêché, se situe au sud des édifices précédents. D’architecture éclectique, il se distingue par les trois campaniles couronnant l’édifice et la loggia à l’italienne de sa façade. Le campanile central possède un carillon à sonnerie de type Westminster, identique à celui de la tour de la Paix du parlement d’Ottawa. Lors du Grand Feu de Rimouski, le couvent Notre-Dame est détruit par les flammes. Les autorités ecclésiastiques orientent l’enseignement vers une formation classique et l’institution est connue sous le nom de Petit Séminaire de Rimouski. En 1967, la formation est laïcisée et l’établissement prend le nom de Collège d’enseignement général et professionnel (Cégep) de Rimouski.
En 1870, le premier évêque du diocèse de Rimouski, monseigneur Jean Langevin, fait construire le premier évêché. Située sur la rue Saint-Germain Est, cette maison de trois étages est attenante au premier presbytère. Faute d’espace, la construction d’un nouvel évêché débute en 1901. Monseigneur André-Albert Blais, second évêque de Rimouski, demande à l’architecte Jean-Baptiste Verret de concevoir les plans basés sur les esquisses d’un prêtre du diocèse d’Ottawa, le chanoine Georges Bouillon. Cependant, l’architecte décède avant la fin des travaux. C’est J. Wilfird Grégoire qui lui succède pour mener à terme la construction de l’édifice en 1903. En 1942, monseigneur Georges Courchesne fait convertir en solariums les balcons situés au-dessus de la porte latérale du côté ouest. Rimouski devient un archidiocèse en 1946. L’évêché porte dorénavant le nom d’archevêché.
Le bâtiment à charpente mixte comporte des solives de bois, des poutres et des solives d’acier, de la fonte et du remplissage de maçonnerie. Le revêtement extérieur est constitué de briques Caledonia importées d’Écosse et en grès de New Castle. La toiture d’origine, en tôle galvanisée posée à la canadienne, est remplacée en 1957 par un revêtement de cuivre. Une voûte pour conserver les archives, conçue par l’architecte Firmin Lepage, est annexée au nord de l’édifice principal en 1969.
Le printemps 1907 marque la fin des travaux de construction de la maison de style néo-Queen Anne du docteur Joseph Gauvreau. La résidence est dotée d’une tour d’angle massive et d’une grande galerie sur trois côtés. L’immeuble abrite également un cabinet de travail, une clinique d’hydrothérapie et une pharmacie. Le docteur Gauvreau demeure propriétaire de la maison jusqu’en 1918. Par la suite, le bâtiment est acheté par différentes personnalités rimouskoises, dont le shérif Charles D’Anjou et l’homme d’affaires Jules-A. Brillant. Propriété de la compagnie pétrolière Irving, la maison Gauvreau est déplacée vers l’ouest en 1951 pour permettre la construction d’un garage et d’un poste d’essence au coin de la rue de l’Évêché Ouest et de l’avenue de la Cathédrale.
En 1984, la compagnie a l’intention de démolir la maison pour faire place à un édifice commercial. Le comité du patrimoine de la Société d’histoire du Bas-Saint-Laurent, formé par un groupe de citoyens préoccupés par la protection du patrimoine bâti, , obtient du ministère des Affaires culturelles le classement officiel du bâtiment le 10 mai 1985. Ce comité devient la Société Joseph-Gauvreau pour le patrimoine, aujourd’hui connu sous le nom de Société rimouskoise du patrimoine. Le propriétaire Réjean Frenette débute les travaux de restauration en 1998. À la suite du décès de monsieur Frenette, ce sont successivement l’entreprise Plomberie Gérald Leblond limitée, les Immeubles Drapeau et la famille Beaulieu qui poursuivent les travaux.
En 1857, l’administration du Canada-Uni choisit Saint-Germain-de-Rimouski comme centre administratif d’un district judiciaire couvrant tout le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. Le premier palais de justice est construit entre 1859 et 1862 et comprend une prison. Au 19e siècle, les condamnés sont exécutés par pendaison dans la cour intérieure du lieu d’incarcération. Orienté vers le fleuve, le bâtiment est endommagé par un incendie en 1897.
Le second immeuble de style néoclassique est reconstruit au même endroit en 1897. Au début du 20e siècle, les autorités judiciaires prêtent la grande salle d’audience pour des soirées de divertissement. Afin de le rendre plus fonctionnel, le palais de justice fait l’objet de rénovations majeures en 1938. Le troisième palais de justice, dont l’entrée principale fait face à l’avenue de la Cathédrale, est réalisé à la suite du Grand feu de 1950. En 2017, l’édifice subit d’importants travaux de rénovation et d’agrandissement.
L’Hôtel de Ville est, quant à lui, construit en 1930. Avant, le conseil municipal, qui réunit les élu·es assurant l’administration d’une ville, a lieu dans différents endroits. Le Palais de justice et différentes maisons accueillent ses séances. Lors de sa construction, il est décidé que l’Hôtel de Ville réunira diverses fonctions municipales, dont une caserne de pompier.
En 1928, quelques commerces sont déjà présents sur l’avenue de la Cathédrale alors que le premier bâtiment de la Compagnie de téléphonie Nationale est construit au coin de la rue Sainte-Marie. Jusqu’au début des années 1960, le monument des Braves prend place entre le central téléphonique et le palais de justice. L’ancien bâtiment de Québec-Téléphone est partiellement conservé et intégré à l’actuel immeuble de la compagnie TELUS réalisé en 1965 par l’architecte Firmin Lepage.
Le siège social de La Rimouski, une compagnie d’assurance contre le feu, est construit vers 1900 en face du palais de justice. Cet imposant bâtiment de trois étages est ensuite utilisé par la Banque Canadienne Nationale jusqu’à ce qu’il ne soit détruit par un incendie en 1963. Un nouvel édifice est construit au même endroit. Il est aujourd’hui occupé par la Galerie d’art Léonard-Parent ainsi que par des bureaux de la Ville de Rimouski.
Ces deux entreprises sont fondées par Jules A. Brillant un homme d’affaires à l’influence politique très importante à Rimouski.
C’est après que le bureau de poste ait été successivement chez un notaire et des magasins généraux que les rimouskois·es demandent la construction d’un bâtiment exclusivement dédié à ce service. En effet, l’arrivée de chemin de fer, l’augmentation de la population et de la villégiature croissent le volume de lettres et de colis. Le bâtiment, inspiré du style néo-roman, est élaboré par Thomas Fuller, un architecte du gouvernement. Pendant de nombreuses années, les combles seront habités par le concierge et sa famille.
Au tournant du 20e siècle, la ville de Rimouski ressemble à un grand village côtier avec ses maisons et ses commerces dispersés autour de la cathédrale Saint-Germain de Rimouski. Les principales artères ont alors pour nom rue Saint-Germain, rue du Marché (rue Saint-Paul), rue des Avocats (avenue de la Cathédrale), rue Saint-Jean (rue Jules-A.-Brillant) et rue de la Station (rue de l’Évêché).
En 1876, Herménégilde-G. Lepage ouvre son magasin général, un édifice en bois avec un toit à la Mansart au coin de la rue Saint-Germain et de l’avenue de la Cathédrale. Cet homme d’affaires joue un rôle actif dans la communauté en devenant le premier président de la Chambre de commerce de Rimouski en 1908. L’ancien magasin général est remplacé par l’édifice H.-G.-Lepage, un bâtiment moderne construit dans les années 1950. La Banque Royale du Canada (RBC) occupe le rez-de-chaussée depuis les années 1960.
En bordure du fleuve Saint-Laurent, Rimouski se développe en face de l’île Saint-Barnabé. Celle-ci est nommée ainsi par Samuel de Champlain lorsqu’il navigue à proximité le 11 juin 1603, jour de la fête de Saint-Barnabé. À partir de 1728, un personnage célèbre de Rimouski, l’ermite Toussaint Cartier, s’isole sur cette île pendant plus de 40 ans sur une terre concédée par le seigneur Pierre Lepage de Saint-Barnabé. Deux ans après sa mort, l’ermite fait son apparition dans le roman de Frances Brooke, The History of Emily, publié en 1769. À l’aide de nombreux témoignages, Joseph Signay, nommé archevêque de Québec en 1833, construit la légende de cet homme qui a marqué l’imaginaire collectif. Les motivations de son exil demeurent toutefois un mystère.
Pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763), des soldats français font naufrage à bord du navire La Macrée près de l’Anse-au-Senau au sud-est de l’île Saint-Barnabé. Une œuvre d’art publique située à l’entrée du sentier du littoral commémore cette tragédie. Voisin de l’île Saint-Barnabé, l’îlet Canuel porte le nom de Louis Canuel, propriétaire d’une terre défrichée dans le quartier Sacré-Cœur (Rocher-Blanc) à l’ouest de la ville.
Le premier évêque de Rimouski, monseigneur Jean Langevin emménage en 1867 dans le troisième presbytère sur la rue Saint-Germain Ouest. De 1869 à 1870, il fait ériger le premier évêché de Rimouski, une maison de trois étages adjacente au presbytère. De 1920 à 1921, un nouveau presbytère est construit derrière le précédent par l’architecte Oscar Beaulé. L’ancien bâtiment est démoli en 1922, ce qui explique l’espace entre la rue et l’actuel presbytère.
En 1924, le monument du Sacré-Cœur est inauguré en face de la cathédrale avant d’être déplacé devant le presbytère en 1942. Il représente le Christ posé sur un piédestal en granit accompagné de deux anges. Gravé dans la dalle, un poème de Paul-Chanel Malenfant entoure le monument, qui se trouve aujourd’hui sur la place du 6-Mai-1950. Cet espace public est aménagé le 4 mai 2010 par le comité de toponymie, la fabrique de la paroisse Saint-Germain et la Ville de Rimouski pour célébrer le 60e anniversaire du Grand Feu qui a détruit le tiers de la ville.
En 2002, la Ville de Rimouski envisage la construction d’une salle de spectacle au nord du centre civique (actuel centre culturel), entre le Musée régional de Rimouski et le presbytère. Il s’agit des limites du premier cimetière de Rimouski (1712-1863).
En 2003, des fouilles archéologiques sont entreprises sur le site. Malgré l’exhumation des corps en 1863 vers le second cimetière aménagé derrière le presbytère, les archéologues ont découvert plus de 104 sépultures. Les ossements trouvés sont inhumés dans une fosse commune aux Jardins commémoratifs Saint-Germain. Les travaux de construction de la salle de spectacle Desjardins-Telus débutent en 2004 selon les plans de l’architecte montréalais Dan S. Hanganu. Les artéfacts mis au jour lors des fouilles archéologiques sont aujourd’hui exposés dans le hall du bâtiment.
Par manque de place, un deuxième cimetière s’installe derrière la Cathédrale. Encore trop petit, on décide de le déplacer plus au sud, en haut de la rue Cathédrale en 1904. Des plaintes des voisin·es concernant la salubrité de ce cimetière amène la Fabrique a déménager les sépultures une fois de plus. Ce cimetière prend le nom des Jardins commémoratifs Saint-Germain, près de l’UQAR. À chaque fois le déménagement ne fut par parfaitement exécuté et des ossements sont retrouvés lors de différents travaux.